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Keep It

« Addiction » aurait pu être le titre de cette chanson.

Le narrateur des couplets est la personnification d’une drogue à laquelle je suis dépendant : mon téléphone.  Comme beaucoup, je vis une relation toxique avec lui.

Comme dans le film « Requiem for a dream » de Darren Aronafsky, à chaque saison qui passe, ce qui devait être le support d’un rêve d’émancipation et de liberté laisse progressivement tomber le masque et révèle sa véritable nature :  une drogue qui prend le contrôle. Dans ma chanson, chaque couplet est une saison :

les enchaînements d’accords deviennent grinçants avec le temps : en triton  puis  demi-ton. La métrique binaire stable du début fait place à une mesure à 5 qui évoque le pentagramme. D’ailleurs, j’ai donné un nom à ce démon intérieur : « soulsnatcher », qui m’a été inspiré par les histoires de fantômes de l’époque victorienne et de la chanson Bodysnatchers de Radiohead.

Les bénéfices de Keep It seront reversés à l’ Association Addictions France.

That’s Weird

J’ai peur du sommeil comme on a peur d’un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où

Charles Baudelaire ,  « Le Gouffre »  (Le Spleen de Paris)

La fable onirique « That’s weird » est née d’un rêve étrange dans lequel le monde se dérègle, les objets volent et le temps s’effondre. Et au cœur de ce chaos apparaît un puits infini.

Ce puits, c’est un gouffre de mémoire, de savoir, d’émotions… mais aussi un abîme capable de contenir toutes les absurdités, toutes les violences humaines. Pendant actuel du puits à souhait antique, ce puits moderne dans lequel on jette de la monnaie virtuelle m’est apparu comme une métaphore de notre époque : un endroit où l’on pourrait enfermer la bêtise collective, la folie d’un monde où le pouvoir de destruction dépasse celui de la création. Ce cauchemar est absurde, dérangeant, sarcastique et pourtant si proche de l’abîme dans lequel le monde est aspiré. 

Dans ce morceau, entre ironie et vertige, j’ai tenté de faire ressentir cette plongée dans ce puits infini, le puits de notre propre inconscience collective.